9.30.2009

Pierre-Nicolas Mader, blogueur en colère

Boing Poum Tchak! fait parti de mes blogs préférés. Son rédacteur a donné une interview cet été au journaliste Jean-Yves Leloup, qui lui demandait, son opinion sur la scène électronique actuelle. Vous trouverez ci-dessous des extraits qui méritent d'être repris sur notre modeste blog :


1 : L’esprit (actuel ou universel) de la scène électronique en trois (ou quelques) mots ?
La scène électronique est aujourd’hui mal exposée. J’ai limite honte de dire que j’écoute de la house ou de la techno à des gens qui ne me connaissent pas, car ils ont tout de suite à l’esprit soit les bouses tecktonik ou makina, soit le duo de choc David Sinclar et Bob Guetta (qui sont au passage devenus “les portes-étendards” du son français ici et à l’étranger, merci). Je ne comprends pas comment on peut laisser des merdes pareilles avec des clips aussi cheap et clichés envahir tout l’espace réservé aux musiques “dance” dans les média. Quand je vois aux Victoires de la Musique la catégorie “dance” justement, j’ai juste envie de me pendre. Il y a 10 ans c’était Garnier qui ouvrait le bal avec son album 30. Aujourd’hui les prix sont décernés pour des daubes misérables à la Martin Solveig… (mais qui vote ??).
Je comprends ces inconnus qui me disent que la musique électronique (”l’électro”) c’est de la merde. Bah oui ces trucs c’est de la merde, faut juste avoir plus de 15 ans et 3 neurones pour s’en rendre compte. Après si des gens aiment ok, je respecte. Mais qu’on foute autant de plans média sur des gars comme Theo Parrish, Bodycode, Omar S, Carl Craig… et on verra s’ils ne deviendront pas aussi “populaires” que les autres. Mais ça n’est pas leur but et heureusement d’ailleurs. La scène électronique n’est pas faite pour la starisation à outrance. Il peut y avoir quelques têtes d’affiches, des grands artistes et djs. Mais ce qu’on vit en ce moment ne fait que nuire à ce courant qui prône bien trop souvent dans les magazines ou ailleurs son arrogance, sa branchitude et des valeurs lucratives d’un gout plus que douteux.
Pas simple pour quelqu’un qui souhaite découvrir cet univers de faire la différence entre cette partie commerciale surexposée, et de l’autre un nombre considérable d’artistes et labels inondant les vasques d’une scène plus underground (et donc moins accessible)… C’est un long débat.

2 : Votre plus grand souvenir de fête, de club, de DJ set ou de live électro ?
Carl Craig à la Cité de la Musique en décembre dernier. Accompagné par Francesco Tristano au piano, Moritz Von Oswald aux FXs, et l’orchestre Les Siècles dans une salle à l’acoustique incroyable. Certaines relectures de ses morceaux étaient sublimes et d’une rare puissance émotionnelle.

3 : L’artiste dancefloor ou le tube électronique du passé qui vous fait encore vibrer aujourd’hui ?
C’est peut-être cliché, mais le Can you feel it de Larry Heard est indépassable et im-mortel ! A égalité avec Acid Eiffel de Choice (aka Garnier / Shazz / St Germain).

4 : L’artiste ou le DJ 2010 ?
Shed. La musique de ce type sera la matrice du son techno du début des années 10. Gardez un oeil sur lui !

A bon entendeur.
ST2B